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sucre et glycémie

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[LEFT][CENTER]Le sucre dans le sang provient de l’alimentation, en majorité. Indispensable pour l’énergie des cellules, sa quantité en circulation dans les vaisseaux est très finement régulée, à l’aide d’une molécule, l’insuline. En pratique, il est possible de mesurer le taux de sucre dans le sang, par la glycémie et l’hémoglobine glyquée.
Le sucre dans le sang
Les glucides dans l’alimentation existent sous des formes très différentes. Le sucre est présent sous forme d’une seule molécule (comme le fructose dans les fruits), de deux molécules (le lactose dans le lait, le saccharose dans le sucre en morceaux) ou enchaînées à plusieurs dizaines ou centaines de molécules (amidon des pommes de terre, pain…).

Lorsque l’on mange des glucides, les sucres qu’ils contiennent sont digérés dans le tube digestif. Le but étant de découper les chaînes d’hydrates de carbone et de les transformer pour qu’il ne reste plus que des molécules simples : le glucose. C’est sous cette forme uniquement, que l’organisme est capable d’utiliser le sucre. Ensuite dans l’intestin, le glucose est absorbé et mis en circulation dans le sang.

Le glucose joue un vrai rôle de carburant pour les cellules ! C’est grâce à sa combustion que les cellules obtiennent l’énergie nécessaire à leur survie, et à leur fonctionnement. Telle une gigantesque pompe à essence, les vaisseaux sanguins acheminent le glucose vers toutes les cellules du corps.
Si l’alimentation est la source principale d’approvisionnement en sucre de l’organisme, il existe une certaine autonomie du corps. Quand le sang s’appauvrit en sucre, le foie prend la relève: il peut stocker et fabriquer du sucre. Cet organe est capable de concentrer le glucose en fabriquant des chaînes appelées glycogène. Au moindre signe, le foie libère du glucose pour que les cellules puissent fonctionner normalement.
La régulation du sucre
La vie ne tient qu’à un morceau de sucre ! En effet, dans un organisme normal, contenant 5 litres de sang, le taux de sucre est d’environ 1 gramme par litre. Soit 5 grammes… l’équivalent d’un morceau de sucre dans le sang !
Pourtant, lorsqu’il mange, un individu peut absorber plusieurs dizaines de grammes de glucides. La digestion provoque une brève augmentation du taux de sucre dans le sang : c’est le pic glycémique observé après chaque repas. Le taux de sucre, ou glycémie, se normalise rapidement grâce à l’insuline.
Cette hormone se charge de faire rentrer le sucre dans les cellules pour faire diminuer la concentration sanguine.
L’index glycémique
L’index glycémique d’un aliment est sa capacité à faire monter le taux de sucre dans le sang après son ingestion. Pour le mesurer, on donne par exemple à un individu en bonne santé une certaine quantité de lentilles à manger. Toutes les 30 minutes, pendant trois heures, le taux de sucre dans le sang est mesuré. On obtient une courbe qui illustre l’index glycémique des lentilles. L’index glycémique (IG) maximum est 100, pour le glucose. L’index glycémique d’un aliment est d’autant plus élevé que le pic glycémique induit après l’avoir mangé est grand. Exemple : la baguette, score le plus élevé : IG = 95.

Les glucides sont classiquement répartis en deux catégories : les sucres rapides (fruits, sucre en morceaux, boissons sucrées) correspondent à des index glycémiques élevés, et les sucres lents (riz, lentilles…) qui correspondent à des index glycémiques bas. Cette sectorisation est mise en cause depuis longtemps.
Chez une personne en bonne santé, la glycémie à jeun se situe autour de 0,8 g/l (gramme par litre de sang), et autour de 1,30 g/l après les repas. La glycémie est donc régulée tout au long de la journée pour ne pas être anormalement faible ou élevée.

Une hyperglycémie est une élévation anormale du taux de glucose dans le sang. A jeun, si elle est comprise entre 1,10 g/l et 1,26 g/l, c’est une hyperglycémie modérée. On commence à parler de diabète à partir de 1,26 g/l. Comprise entre 1,80 g/l et 2 g/l, c’est une hyperglycémie très importante. Elle peut atteindre 3 g/l et même plus, et peut alors entraîner un coma mortel.

L’hypoglycémie correspond à une baisse de la glycémie en dessous des valeurs normales. Elle est souvent à l’origine de malaises.

Quand l’alimentation apporte trop de glucides, il y a trop de glucose qui circule dans les vaisseaux sanguins. Si les cellules ne consomment pas assez d’énergie (sédentarité), l’organisme va le stocker. Dans le foie, tout d’abord, pour constituer des réserves en glycogène et pallier un manque de sucre futur. Dans les muscles ensuite, puis dans le tissu adipeux, sous forme de graisse… facteur d’obésité.
Qu’est-ce que l’insuline ?
L’insuline est une molécule fabriquée naturellement dans l’organisme. Elle a pour fonction essentielle d’empêcher que la glycémie ne monte trop et de la faire baisser quand elle a tendance à s’élever : c’est une hormone hypoglycémiante.
La double fonction du pancréas
Glande vitale pour l’organisme, le pancréas participe d’une part à la digestion des aliments en fabriquant des enzymes déversés dans le tube digestif, et d’autre part à la fabrication d’insuline et de glucagon qui sont déversés dans le sang pour normaliser la glycémie.

Pourtant, lorsqu’il mange, un individu peut absorber plusieurs dizaines de grammes de glucides. La digestion provoque une brève augmentation du taux de sucre dans le sang : c’est le pic glycémique observé après chaque repas. Le taux de sucre, ou glycémie, se normalise rapidement grâce à l’insuline.
L’insuline est une hormone qui se charge de faire rentrer le sucre dans les cellules pour faire diminuer la concentration sanguine.
Dans un organisme normal, il y a en permanence une toute petite quantité d’insuline sécrétée 24 heures sur 24. Au moment où l’on mange des glucides (fruits, sucre, pâtes, riz…) la glycémie a tendance à s’élever et la sécrétion d’insuline augmente immédiatement. Elle est fabriquée par des cellules spéciales du pancréas regroupées en amas : les ilôts de Langherans. Elle se fixe à des récepteurs sur la membrane des cellules du foie, des muscles et du tissu graisseux, et permet ainsi de faire pénétrer le sucre dans les cellules.
Le pancréas est une glande qui participe activement à la digestion. Il se situe en dessous de l’estomac. A peine plus grand qu’une langue, le pancréas a deux fonctions vitales pour l’organisme. La première fonction – exocrine – est de fabriquer et de déverser des enzymes de digestion dans une partie du tube digestif appelée duodénum. La seconde fonction – endocrine – est de secréter des hormones dans le sang : l’insuline et le glucagon.
La régulation de la sécrétion d’insuline est directe : quand survient une hyperglycémie, c’est-à-dire quand le taux de sucre dans le sang augmente, la stimulation de sa synthèse est immédiate, sans intermédiaire.
La mesure du sucre dans le sang
Pour mesurer la glycémie, il faut prélever du sang. C’est donc généralement au laboratoire d’analyses médicales que cette évaluation a lieu. Le biologiste peut connaître le taux de sucre instantané dans le sérum (c’est la glycémie), mais aussi la moyenne des trois derniers mois (avec l’HbA1c). Enfin, chaque patient peut connaître sa glycémie en pratiquant l’automesure.
La glycémie, relevée lors d’une analyse de sang en laboratoire, n’a de valeur significative qu’au moment où la prise de sang a été faite. Le matin, à jeun, elle ne révèle pas du tout les variations glycémiques de la journée.

Il est possible aussi de mesurer sa glycémie soi-même : c’est l’autosurveillance glycémique. Un patient peut contrôler son taux de sucre dans le sang grâce à un appareil adapté. Il faut d’abord obtenir une goutte de sang en se piquant le bout du doigt (mais d’autres endroits sont possibles), généralement avec un « stylo autopiqueur ». La goutte de sang est ensuite apposée sur un lecteur de glycémie ou une bandelette qui effectue le dosage. Les appareils les plus modernes sont automatiques, et donnent le résultat en 5 secondes.
Malgré sa relative simplicité, le geste d’automesure n’est pas réalisable par tous ! Le médecin ne vous le conseillera qu’après vous avoir bien expliqué le geste.
L’autocontrôle glycémique est très utile pour vous permettre de prendre conscience de votre maladie, de juger du résultat de vos efforts quant à votre régime et votre activité physique. Il révèle aussi immédiatement d’éventuelles erreurs diététiques, et vous permet d’adapter votre traitement.
Au laboratoire ou en automesure, le contrôle de la glycémie est l’outil indispensable à la surveillance du diabète.

La surveillance du diabète aujourd’hui, c’est connaître le taux de l’hémoglobine glycosylée (ou glyquée) dans le sang. L’hémoglobine est une protéine contenue dans certaines cellules sanguines : les globules rouges. Elle transporte l’oxygène dans tout le corps. En présence de sucre, une partie de l’hémoglobine se charge en glucose, et se transforme en hémoglobine glyquée : c’est l’HbA1c. Cette mesure est très révélatrice du taux de sucre moyen des trois ou quatre derniers mois, puisque la durée de vie d’un globule rouge est d’environ 120 jours.

Plus le sang est riche en sucre, plus le taux d’HbA1c est élevé. Le pourcentage d’hémoglobine glyquée mesuré par une prise de sang reste le même à n’importe quel moment de la journée, même non à jeun, et ne dépend pas d’une récente modification de régime (repas gastronomique la veille ou efforts très sévères avant d’aller chez le médecin !). Ce dosage permet une surveillance efficace du diabète, bien plus que la glycémie. C’est pour cette raison que le contrôle du diabète se fait essentiellement grâce à l’HbA1c.
risques et complications
Trop de sucre dans le sang est mauvais pour l’organisme. En premier lieu, les petits et les gros vaisseaux sanguins, directement en contact avec cet excès de glucose, sont progressivement altérés. Les complications du diabète de type 2 sont en partie liées à cette atteinte vasculaire. Au niveau des principales artères et du cœur, le risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral est élevé si le diabète n’est pas traité. Même chose pour les artères des yeux avec un risque de cécité. Le diabète peut encore entraîner une altération des nerfs notamment des membres inférieurs. Enfin, après 20 ans de maladie, l’excès de sucre peut détériorer les reins. Des examens complémentaires spécifiques permettent de faire le diagnostic.
Petits et gros vaisseaux
Le diabète de type 2 n’est pas sans danger. A longue échéance et lorsqu’il est mal équilibré, le diabète de type 2 est susceptible d’entraîner les mêmes conséquences que le diabète de type 1, insulinodépendant. Ce sont ces complications qui font toute la gravité de la maladie.
Les risques sont d’autant plus grands que le diabète a été longtemps ignoré, que son traitement est mal équilibré, ou qu’il est associé à d’autres facteurs de risques vasculaires comme l’excès de cholestérol ou l’hypertension artérielle. L’excès chronique de sucre dans le sang altère directement la paroi des petits et gros vaisseaux. Ce phénomène est appelé glycation.
Différentes études épidémiologiques, notamment la célèbre étude Framingham, ont montré que les accidents cardio-vasculaires étaient plus fréquents chez les personnes diabétiques que chez les non diabétiques. Il existe donc une relation directe entre le taux de sucre dans le sang et le risque de complications micro ou macrovasculaires. Leur prévention nécessite une normalisation de la glycémie avec une hémoglobine glyquée inférieure à 6,5 %.
Les complications du diabète
Elles peuvent être de deux types :
• les microangiopathies : atteinte des vaisseaux de petit diamètre, ceux des yeux, des reins ou des extrêmités des membres ;
• les macroangiopathies : atteinte des gros vaisseaux qui irriguent le cœur, le cerveau ou les jambes.
A coté du contrôle glycémique, la prévention ou la stabilisation de la macroangiopathie impose la correction des facteurs de risque vasculaire associés : contrôle de la pression artérielle, normalisation du taux de cholestérol total et des sous-fractions de HDL et LDL-cholestérol ainsi que des triglycérides.
Les artères et le cœur
Le diabète de type 2 s’installe sans bruit vers la quarantaine chez des personnes qui ont tendance à l’obésité. Mais on voit de plus en plus de diabète de type 2 survenir chez des patients jeunes, du fait de la fréquence de la surcharge pondérale. Le risque de maladie cardio-vasculaire est le premier danger auquel expose cette pathologie chronique.
Ce qu’il faut retenir
• La pression artérielle doit être inférieure à 13/8.
• Le cholestérol total doit être en dessous de 1,75 g/l.
• Le cholestérol LDL à moins de 1 g/l.
Au même titre que l’excès de cholestérol ou l’hypertension artérielle, le diabète de type 2 accélère la formation des plaques d’athérome au niveau des parois artérielles. Peuvent être touchées : les artères coronaires qui nourrissent le cœur, les artères des membres inférieurs, risquant d’entraîner une artérite, les carotides qui irriguent le cerveau, à l’origine des accidents vasculaires cérébraux.
L’évolution des plaques d’athérome dépend de nombreux facteurs, et en particulier de l’équilibre du diabète. Elles peuvent se stabiliser lorsque le diabète et tous les autres facteurs de risque sont contrôlés. Dans le cas contraire, les plaques peuvent grossir lentement jusqu’à obstruer partiellement ou totalement un vaisseau entraînant par exemple une angine de poitrine. Elles peuvent également se rompre brutalement : leur contenu, alors déversé dans le sang, provoque alors un accident vasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral.
Le risque d’accident cardiaque est multiplié par deux chez l’homme diabétique et par trois chez la femme diabétique par rapport aux non diabétiques. Il est d’autant plus élevé que le diabète de type 2 est associé à d’autres facteurs qui altèrent les parois artérielles comme le tabagisme, l’excès de cholestérol dans le sang ou l’hypertension artérielle.
Une meilleure hygiène de vie est le plus simple et le plus efficace des traitements pour protéger vos artères ! Adoptez une alimentation plus saine, pratiquez régulièrement une activité physique, optez pour l’arrêt définitif du tabac… Il s’avère également nécessaire d’adapter les traitements médicamenteux pour contrôler les maladies vasculaires et les facteurs de risque. Enfin, mesurez régulièrement votre tension artérielle, et vérifiez les taux de cholestérol HDL et LDL, ainsi que les triglycérides.
Les recommandations pour le diabétique…
Il a été démontré que la baisse de la tension artérielle réduit la mortalité cardio-vasculaire chez le diabétique; ce qui est important quand on sait que la maladie cardio-vasculaire est la première cause de décès chez les diabétiques. Les experts conseillent de baisser le plus possible la TA, qui doit être inférieure à 135 mm Hg, idéalement 130/80 ; le cholestérol total sanguin doit être en dessous de 1,75 g/litre et le cholestérol LDL à moins de 1 g/litre.
…et pour tous
Les recommandations de prévention cardio-vasculaire s’adressent aussi à la population générale, et pour les mémoriser facilement les experts proposent de les exprimer comme un numéro de téléphone : 035 140 530.
Zéro pour zéro tabac ; 3 pour 3 km de marche par jour ; 5 pour 5 portions de fruits et légumes par jour ; 140 pour la pression artérielle ; 5 pour le cholestérol total, en dessous de 5 mmol/l, soit 1,90 g/litre ; 3 pour le cholestérol LDL, soit 1,15 g/litre, et le dernier 0 pour zéro obésité et diabète.
Les yeux
Les complications oculaires du diabète en font une des premières causes de baisse de la vision, et dans les cas extrêmes, de cécité, surtout après 60 ans.
Les atteintes oculaires existent chez 10 à 30 % des diabétiques au moment du diagnostic. Ce problème est sérieux et il est la conséquence d’un diabète non ou mal traité.

Ces complications peuvent atteindre l’œil en plusieurs endroits : la rétine surtout mais aussi le cristallin ou l’iris. La rétine, fine membrane très vascularisée, tapisse la face interne de l’œil et reçoit les signaux lumineux. Près de 70% des diabétiques de type 2, après 20 ans de maladie, développent ce qu’on appelle une rétinopathie. Elle se manifeste par une baisse de l’acuité visuelle que l’on doit différencier du flou visuel qui survient lors d’une hypoglycémie. L’examen ophtalmologique doit être fait par un spécialiste qui va diagnostiquer la maladie et identifier son stade : au début, elle est de bon pronostic alors qu’au stade de « rétinopathie proliférante » très peu de traitements sont efficaces, pas même le laser.
Les troubles de la vision
Ne plus bien voir peut être l’un des premiers signes d’un diabète de type 2 qui se complique. C’est même parfois une des circonstances qui mènent au diagnostic.

La baisse de la vision, généralement progressive, est le symptôme le plus fréquent des complications oculaires. Parfois, il peut s’agir de tâches rouges, de brouillard ou de fumée qui apparaissent dans le champ visuel : ces perceptions anormales sont liées à de petites hémorragies d’une partie de l’œil.

Enfin, dans les cas extrêmes, le diabète peut rendre aveugle.
Tous ces symptômes montrent bien à quel point un suivi régulier chez l’ophtalmologiste est nécessaire car des traitements existent. La fréquence des consultations et des examens (fond d’œil, angiographie à la fluorescéine) dépend de l’ancienneté du diabète et de la gravité des lésions mais il faut retenir qu’un suivi annuel est recommandé.
Des études scientifiques l’ont montré : le bon contrôle des glycémies — à surveiller par le dosage régulier de l’hémoglobine glyquée — est le meilleur moyen de prévenir l’apparition de l’atteinte oculaire ou de la stabiliser lorsqu’elle est installée. Le traitement est donc essentiellement préventif. Recommandations : normalisez la glycémie avec une hémoglobine glyquée inférieure à 6, 5 % (le taux est < 5,5 % chez les sujets normaux) et contrôle strict de la tension artérielle qui elle aussi abaisse la vision.
Les nerfs
Les complications neurologiques (ou neuropathies) sont en partie liées à l’atteinte des tout petits vaisseaux qui irriguent les nerfs des muscles, mais aussi des nerfs de certains organes plus complexes comme la vessie, l’estomac et le cœur.
A cette microangiopathie s’ajoutent d’autres phénomènes qui atteignent le nerf dans ses principaux constituants, notamment la myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses, et facilite le passage de l’influx nerveux.
Fort heureusement, ces complications neurologiques ne se produisent qu’à longue échéance, après des années d’évolution du diabète de type 2, et sont très influencées par le mauvais équilibre de la maladie diabétique. C’est en effet l’augmentation permanente du taux de sucre dans le sang qui favorise leur survenue.

Le « pied diabétique »
Une peau qui devient très sèche, des petites fissures qui apparaissent ou plus simplement des ampoules de plus en plus fréquentes sous la plante des pieds : ce sont les premiers signes des complications du diabète de type 2 au niveau des pieds. L’atteinte est si particulière et si spécifique qu’on la nomme le « pied diabétique ». Ces signes sont aussi des alarmes qui donnent le signal pour consulter et débuter un traitement avant que n’apparaissent les ulcères.

D’emblée, il faut adopter des mesures simples : laver ses pieds tous les jours et bien les sécher entre les orteils, changer de chaussettes quotidiennement, soignez ses ongles et porter des chaussures suffisamment larges, à changer régulièrement pour éviter les phénomènes de macération. Les chaussures doivent être de bonne cambrure. Au besoin, il ne faut pas hésiter à porter des semelles orthopédiques. Des soins spécifiques de podologie sont nécessaires lorsqu’existent des troubles de la voûte plantaire, des cors, ou parfois des ongles difficiles à couper, des mycoses, des plaies qu’il faut désinfecter, ou des tissus nécrosés à enlever.
La prévention reste le meilleur traitement des neuropathies. Des études réalisées à l’échelon international ont bien montré que le bon contrôle des glycémies diminue le nombre des complications neurologiques. Il est donc essentiel de contrôler le diabète et de maintenir une hémoglobine glyquée au mieux en dessous de 6,5 %, une hémoglobine glyquée > à 8 % étant toujours le signe d’un mauvais équilibre. Quant au traitement des atteintes nerveuses déclarées, il dépend de leur localisation.
Les reins
L’atteinte des petits vaisseaux qui irriguent les reins est relativement spécifique de la maladie diabétique. En moyenne, 5 à 10% des diabétiques de type 2 développent une complication rénale après plusieurs années d’évolution de la maladie.
L’essentiel
• La détection d’une protéinurie par les bandelettes urinaires est une méthode simple de dépistage. Elle doit se faire tous les ans.
• C’est bien évidemment dès les premiers signes de l’atteinte rénale, au stade de la microalbuminurie, qu’il faut intervenir.
• L’objectif prioritaire est de contrôler au mieux le taux de sucre dans le sang, en atteignant si possible une hémoglobine glyquée inférieure à 6,5 %.
Progressivement, après des années d’hyperglycémie chronique, le fonctionnement du rein s’altère chez le diabétique. La principale fonction du rein, qui est l’élimination des déchets du sang par les urines, ne se fait plus correctement.
On retrouve donc dans les urines du diabétique des substances qui ne devraient pas y être : principalement des protéines. C’est ce que l’on appelle la protéinurie ou l’albuminurie.
Bien souvent, il faut plusieurs années pour diagnostiquer une complication rénale, car c’est une pathologie silencieuse, ne présentant aucun symptôme visible ou reconnaissable par les malades. Pourtant, les risques sont grands. Au bout de plusieurs années d’évolution, le diabète mal équilibré peut détruire totalement la fonction rénale, provoquant une insuffisance rénale sévère dont le seul traitement est la dialyse. Il s’agit de remplacer la fonction rénale par une épuration du sang à l’aide d’une machine, plusieurs fois par semaine dans un centre de dialyse. En France, 30 à 40% des personnes sous dialyse sont des diabétiques de type 2 !

« Ce traitement par dialyse est complètement évitable, affirme le Dr Georges Brillet, néphrologue à Châteauroux. Aujourd’hui quand le rein commence à souffrir, il existe des traitements très efficaces qui ralentissent le processus de dégradation. Et si le diabète de type 2 est équilibré, on peut empêcher ou retarder de plusieurs dizaines d’années le recours à la dialyse. L’objectif est donc de maintenir l’HbA1c en dessous de 7%, voire 6,5%. Ensuite, je recommande aux patients de surveiller leur taux de protéines dans les urines tous les ans à l’aide de simples bandelettes urinaires. »

Cette méthode simple de contrôle permet de détecter une protéinurie à partir de 50 à 60 mg/litre. Si le rein est atteint, il est indispensable de consulter un diabétologue, voire un néphrologue. Conjointement à la consultation du généraliste, la prise en charge multidisciplinaire garantit les meilleurs soins possibles.

Aujourd’hui de nombreux réseaux autour du diabète et des maladies rénales se sont créés partout en France. Ils permettent à tous les patients d’avoir accès à cette prise en charge multidisciplinaire du diabète et de ses complications. Parlez-en à votre généraliste.




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