Laisse-le partir…
"A toutes celles qui se ressemblent et qui, dans la douleur et l’espoir s’assemblent"…
Par Yamina Mansour
Laisse- le partir…Ce sera trop tard,
Quand il osera te percuter, contre son mur
Te persécutera de silence, te fixera de son regard.
Tu pleureras, tu te tairas, le teint blafard.
Tu te mettras un peu de teint, un peu de rouge,
Un peu de fard.
Face à son dos et face au poids de son armure.
Tu seras devenue, l’ombre effacée d’une vétille,
L’empreinte du doigt, dans l’étau, tracée sur de la roche dure.
Tu risqueras, à chaque fois, des échappées, dans les bosquets de son empire.
Ce sera trop tard quand il t’aura endoctrinée.
Il prendra goût, aux ouragans qu’il soufflera dans tes moulins, sur ton visage.
Il séchera, de ton puit, tes eaux limpides, devenues troublées.
Il te fera boire l’élixir de sa faiblesse qui le soulage.
***201;difiera "tes châteaux, d’Espagne", ruinés,
Avec les plus belles terreurs d’un beau carnage.
Et ces enfants que la colère enfantera et la détresse.
Apprennent, déjà des cours de rage, avec adresse.
Ils ont la graine de la tornade que sèment les bons maîtres et maîtresses.
Leurs ongles seront mordillés, leurs âmes rongées par le stress.
Pendants les nuits de perdition et de galère.
Tu entends parler, la voix rauque, de ses chaussures.
Au milieu du nid s’installent les grandes gelées des rudes hivers.
Après minuit, de la colère remplit les coupes de cristal que tu fais luire.
Et, la roue du morne silence, elle peut tourner, à vive allure.
Ce sera trop tard quand il t’aura cousue la voix et momifiée.
Dans tes lambeaux endoloris, tu t’envelopperas dans tes bandages.
Ce sera trop tard de jeter l’ancre et d’accoster, sur son rivage.
Quand il osera, te couvrir du noir de son encre, sous sa nuée.
Tu ne seras plus, que cette feuille morte de papyrus, pétrifiée.
Derrière les meubles bien rangés, se trouve la porte
Des châtiés et sur leur table bien garnie : "
Plats d’aigreur, de l’odeur fade de pain rassis, de la moisissure en compote."
Il mangera, te survivra et te suivra jusqu’à ta morgue.
Il sait encore, plus d’une fois que tu pleureras,
Malgré toi, sur son épaule, derrière sa porte.
Tu pleureras derrière lui et contre toi, tu te battras.
Tu rangeras tes os fragiles et tes fractures, au pied du mur.
Tu te mettras, sous ton silence pour t’enterrer et te moisir. Et tu mettras sur ta tête nue, son châle d’orgueil et ses rosseries.
Tu pleureras son ignorance, son arrogance, l’intolérance et la violence… tes mesquineries.
Quand il osera te briser, avec son sceptre; il te tuera!
Ce sera trop tard, de t’habiller, si vaillamment en un soldat.
Ce sera trop tard de jardiner "les pensées noires" pour les cueillir et les poser, sur son chemin.
Il t’aura, déjà livré guerre qui toute la vie, perdurera.
Le drapeau blanc, en abdiquant, de son enfer, te sortira, te sauvera.
Et si tu te risques à périr sur son terrain, martyrisée.
Tu auras la légion d’honneur, du brave soldat que l’on
Enterre, avec ses bleus et sans son arme, que l’on oublie. Après sa mort, il aura bien pris sa revanche, sa liberté.
Car désormais, personne n’osera lui faire de mal ou lui nuira …
Ecrit par Yamina Mansour
Le 17/ 10/ 2022
CEM de Bouafia
Hassi Bah Bah Djelfa- Algérie